La station Concordia, construite et administrée conjointement par l’IPEV et l’ENEA-UTA, comprend un ensemble de 3 bâtiments principaux, associés à une station d’été complète servant de station de secours. Toutes les superstructures sont érigées sur la surface du névé. Deux des trois bâtiments d’hiver, comprenant les principaux locaux de vie et de travail, sont des bâtiments monoblocs supportés par un dispositif de pilotis auto-élévateurs. Le troisième bâtiment abrite la centrale énergie principale et les services techniques. Le camp d’été / camp de secours ainsi que toutes les installations périphériques sont en éléments modulaires installés sur des châssis remorquables pouvant être déplacés, pour être dégagés des congères.
Les installations techniques utilisent des systèmes standards facilement gérables par les équipes de maintenance qui se succèdent annuellement. L’énergie électrique est produite par un seul des 3 générateurs (2 de 250 KVA et un de 140). La chaleur perdue des moteurs est récupérée (cogénération) pour satisfaire la demande en chauffage. La consommation annuelle de carburant Diesel assurant les besoins en énergie électrique (moyenne 110 KW) et en chauffage (moyenne 75 KW) varie de 250 à 320m3 annuels.
Les deux bâtiments auto-élévateurs sont des polygones à 18 cotés soutenus par 6 pilotis ajustables. Chaque pilotis repose sur une assise répartissant la charge au sol avec une pression acceptable. Chaque pied peut être manœuvré par un système de vérins hydrauliques. Les pilotis permettent d’ajuster l’assise de la structure mais aussi par batches successifs d’élever l’ensemble du bâtiment suivant l’évolution de la surface environnante.
Dès sa conception, le projet a intégré des systèmes pour réduire l’impact environnemental. Les risques de pollutions accidentelles ont été limités au possible (et en accord avec les minimums requis par le traité de l’Antarctique), de façon à limiter l’impact vis à vis des observations scientifiques. Les gaz d’échappements sont condensés pour limiter la vapeur d’eau, les lubrifiants et les déchets sont rapatriés.
Les eaux usées (grises et noires) sont collectées par deux réseaux séparés fonctionnant par aspiration et transférées vers deux systèmes de traitement. Les eaux grises sont réduites puis recyclées pour les besoins techniques, grâce à un procédé spécifique à 4 étages (ultra et nano filtration puis deux étages d’osmose inverse), mis au point avec l’aide de l’ESA qui est intéressée pour ses propres besoins. Les eaux noires quand à elles, sont réduites par un système de fermentation aérobie / filtration en continu. A terme, les eaux traitées issues de ce système seront également recyclées.